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294.2 - Gouffre de l’Avenir

Maud Rochatte

mardi 7 février 2023, par Bertrand Maujean

Participants : Olivier, Zoé, Delphine, Benoît, Nico et Maud

Dimanche 18 décembre, deuxième jour de ce mini-camp spéléo en Meuse.

Après une bonne nuit au chaud à la MLS — bon, visiblement pas pour tout le monde… entre Théo en mode « je sors les poubelles dans la neige c’est toujours mieux de tester le matos dans de bonnes conditions » et Océane qui n’a pas pu fermer l’œil de la nuit à cause du froid dans sa chambre… — les visages sont déjà plus tirés que la veille, tout le monde n’est visiblement pas aussi couche-tôt que Séverine… Elle est partie tellement vite se coucher vendredi soir que mon cerveau (vous n’avez décidément pas fini d’entendre parler de lui) n’a pas fait le lien entre : des chaussons au pied d’un lit, Séverine que je n’ai plus vu depuis un moment et ce sac de couchage qui a une forme décidément vraiment bizarre…

Bref, tout le monde a la tête dans le cul devant ses tartines de confiture…. Taaa ? Tar ? Tine ? Quoi ? Nooooon, Maud mange des algues. Normal. (Son cerveau… N’oubliez pas, son cerveau).

Les intraveineuses de café se sont écoulées plus rapidement que celles de samedi matin, nous arrivons aux carrières de Savonnières par l’entrée du Pâquis avec presque une heure d’avance par rapport à hier. Nous sommes aussi bien plus aguerris au froid… Ou un peu moins bêtes… En effet, nous sortons des voitures et nous nous dirigeons directement dans les carrières, là, le cadenas a déjà été ouvert par une précédente équipe, Olivier n’aura donc pas besoin cette fois-ci de le chauffer avec son briquet pour dégeler les chiffres. Oui, je vais vraiment finir par croire que la spéléo par des températures négatives est mon bonheur le plus absolu…

Oui, mais là, il y a des cerveaux (Ôôôô combien) dans cette équipe, et nous avons tous nos affaires dans nos kits, cabas et sacs respectifs et nous allons nous changer au chaud dans la carrière ! Au niveau des anciens bureaux nous retrouvons Nico qui est arrivé directement de chez lui, nous nous y changeons et y laissons nos sacs. Oui, car aujourd’hui, Zoé et Olivier n’ont pas envie de revivre leur déménagement façon colline du crack envahie de flics, ils décident, contrairement à la veille, de ne pas passer la journée à trimballer leurs sacs cabas de clodo dans tout le réseau des carrières.

Direction le gouffre de l’Avenir. Je l’ai déjà fait. Mon cerveau n’en a pas le moindre souvenir, mais comme depuis 1997 je note tout ce que je fais sur des calendriers, il m’a suffi de trouver le bon calendrier pour « me souvenir » que j’avais déjà fait la Besace et l’Avenir. Hé ! Pas bête !

Arrivée devant, je confirme que je n’en ai aucun souvenir, mais — oui, mais — ça me permet de me dire que donc le souvenir que j’ai de l’entrée d’un gouffre que j’ai fait à Savonnières, si ça n’est pas l’Avenir et que hier j’ai fait la Sonnette, alors (vous suivez ?) Alors ? Alors, je me souviens (pour de vrai dans mon cerveau et pas dans un calendrier) (pitié ne décrochez pas déjà !) de à quoi ressemble l’entrée de la Besace (Quel splendide esprit de déduction) (Merci). Vide sidéral, sueur froide... Par curiosité, je suis allée voir sur le Gogole qui sait tout à quoi ressemblait l’entrée du gouffre de la Besace... Comme ça pour voir, pour être sûre… Eh bien, ça n’est pas ça qu’il y a comme image dans mon cerveau… Une réunion entre mes calendriers et Gogole images s’impose…

Bref, arrivée devant l’entrée du gouffre de l’Avenir, ça donne très envie : un beau trou déjà bien concrétionné s’offre face à nous dans la paroi (Non, je ne dirai pas un beau trou bien humide qui s’offre à nous. Non.).

On s’interroge sur la nécessité de prendre le kit de bouffe avec nous, Olivier est force de persuasion : nous laissons les casse-dalle là, on mangera après. Même pas peur : j’ai toujours à boire et à manger sur moi : instinct de survie oblige.

Le trou étant déjà équipé de la veille, la progression se fait facilement car il n’a aucune difficulté. C’est vraiment plaisant et joliment sculpté par l’éternité et l’eau. J’arrive à bien éviter les douches malgré la succession de petits puits desquels s’écoule un peu d’eau. Arrive ensuite un méandre, c’est déjà vraiment plus serré, mais ça passe bien. Il débouche sur un petit puits de quelques mètres au bas duquel, on rejoint un autre cours d’eau et là j’y retrouve mes camarades tranquillement assis : serait-ce la fin ? Déjà ? Eh oui. Oh non ! Je comprends mieux pourquoi Olivier voulait qu’on abandonne le kit de bouffe !

Nous faisons une petite pause, pause photos bien évidemment. Nous prenons la pose sous l’objectif d’Olivier, ceux qui n’étaient pas encore trop mouillés vont enfin commencer à l’être. Comme je ne suis pas « fatiguées » (cette faute de frappe est magnifique ! Vous allez vite comprendre), je demande si je peux déséquiper. Olivier passe alors devant pour pouvoir prendre le temps de tremper ses camarades, non, non, non, prendre le temps de faire des photos de ses camarades. Zoé et Delphine sont avec lui, puis progressent non loin Benoît suivi de Nico.

Je suis donc seule. Seule ? Qui sait ce qui se cache au fond des trous ? Qui sait quel monstre étrange et inconnu peuple les entrailles de Savonnières ? Des bribes de discussions d’hier soir me reviennent… Le Youpi tralala n’est pas loin. Vite dépêchons-nous de déséquiper avant que le Youpi tralala ne vienne nous dévorer ou peut-être même pire encore ! Des enfants ou sait-on jamais des âmes sensibles, pourraient lire ces quelques modestes lignes. La décence m’oblige à ne pas vous dévoiler tout ce dont est capable le Youpi tralala. Mais sachez seulement que je pense que ce trou est gazé. Cela ne peut être là que la seule explication possible (plausible) au trouble qui me prit lors de ce déséquipement. Mon esprit ne fut plus un, mais plusieurs. Le Youpi tralala prit vie et parla au travers de mon corps. Maïté par la force de sa gloutonnerie légendaire se pourlécha les babines à l’idée de pouvoir préparer le membre turgescent du Youpi tralala. Je suis « Lôrraiiine », ça n’a donc « pâs » pu être moi qui par ce bel accent chantant du sud-ouest me réjouissais de préparer ce sanguin mets. Toutes ces voix, tous ces bruits bizarres. Non, non, nous étions forcément plusieurs dans ce trou à tenter d‘échapper au Youpi tralala.

Qui sait ? Il n’y avait là pas de témoins, aucune preuve de ce qui était en train de se passer dans ce boyau lapidaire. Personne ? Après m’être enfin extirpée (ce kit alourdi de cordes trempées et moi-même), je retrouvais mes camarades. Ils sont aussi hilares que moi et sont consternés de constater que je suis bien « seules » !

Benoît me demande — en faisant référence à mon premier et précédent déséquipement — si cette fois-ci je n’ai rien fait tomber ou si j’ai bien tout récupéré. … Sachez donc qu’il y a des plaquettes neuves à récupérer au gouffre de l’Avenir. Non, mais bon, si on ne me dit rien je ne peux pas deviner/penser à tout/rester en vie/ne rien faire tomber/échapper au Youpi tralala… Surtout si juste avant quand je demandais s’il y avait besoin d’une clé de 13 on me disait que non ! La soirée de la veille m’avait appris qu’il ne fallait pas équiper/déséquiper avec les dents ! Moi j’écoute ce que me dit mon (vénéré) président de club.

Nous sortons du gouffre. Les kits de survie nourriture sont toujours là. Nous nous sustentons. Ce matin, j’ai pu habilement sauver une once de beurre, je peux donc terminer mon repas par un délicieux sandwich au beurre et à la pâte à tartiner. De quoi fournir l’énergie nécessaire à tous ceux qui peuplent mon cerveau.

Il est temps de rentrer, le ménage du gîte et la route du retour nous attendent. Mais nous reviendrons certainement bientôt ; hier, lors de nos déambulations dans ces mêmes carrières, l’idée d’un nouvel an fondue a germé et Olivier a été fier de nous présenter le matelas de sable qu’ils se sont confectionnés Théo et lui-même. J’ai parfois des envies de rubalise spécial zone de confort…

PS : cette image d’entrée de gouffre que j’avais en tête était celle du Cornuant !

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