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301.3 - Trois jours sur le camp d’été 2023 des Vulcains dans le Haut-Giffre (1re partie)

Olivier Gradot

vendredi 1er septembre 2023, par Bertrand Maujean

Il est 18 h 20 quand Charles et moi nous rendons chez Théo. Nous chargeons le carrosse de Charles avec notre matériel et prenons la route en direction de Samoëns avec un temps au top. Nous arrivons au parking du Crêt à minuit trente, nous cassons la croûte, nous installons nos couchages au sol et nous nous endormons rapidement.

Vendredi 14 juillet 2023

Réveil de marmottes en mode grasse matinée aux alentours des 9 h, café, brioche, puis nous finalisons nos sacs et entamons la montée sous un soleil qui nous fera bien transpirer. Quelques pauses hydratation plus tard, nous arrivons au refuge des Vulcains pour le déjeuner. C’est toujours aussi beau là-haut ! La nature est bien verte et les nombreuses fleurs de montagne nous accueillent avec le sourire caractéristique du mois de juillet en altitude. Nous saluons nos amis et sommes accueillis par quelques tranches d’un excellent jambon cru que Xavier nous découpe (j’offrirai ma couenne à Steph comme l’année dernière ). Nous croquons quelques chips et du taboulé, nous nous faisons couler un petit Ricard à l’eau fraîche de la montagne et le programme de l’après-midi se définit. Nous irons dans l’amont du JB via le V6 pour rejoindre la zone de la salle de l’Écho où une escalade est à faire, ainsi que la topographie d’une zone fraîchement découverte. Pour ma part, je compte en profiter pour prendre quelques photos le long du parcours.

Il est environ 13 h quand l’équipe constituée de Xavier, Constance, Thomas, Cédric, Floran, Théo, Charles et moi-même quitte le refuge en direction du V6, la montée prendra environ une heure. Nous nous changeons en cherchant de l’ombre, puis une fois les kits préparés et tout le monde équipé nous pénétrons dans le V6. Tout de suite, c’est le choc thermique, la fournaise de l’extérieur fait place au 2 à 3°C du réseau. Un bout de nouille et un peu de crapahut nous amène à la salle du V6 et ensuite, c’est un parcours fait de successions de belles galeries entrecoupées par des grands toboggans à descendre à l’aide de cordes. Nous arrivons au passage que je qualifierai de colimaçon (boyau de l’Erreur), les biens inspirés prendront la pédale pour s’aider, moi je bricolerai en râlant en tirant des bras sur ma poignée. Nous rejoignons une galerie qui donne sur la rivière et nous reprenons un bout de nouille pour rejoindre un esthétique méandre que nous remontons en zigzagant jusqu’à la zone où, en août 2021, Fred, JR et moi avions commencé à installer quelques cordes en vue d’une potentielle zone de bivouac (l’endroit à l’avantage d’être silencieux et bien sec), le sac de couverture de survie et une bouteille de gaz y sont toujours pour information. Il faudrait encore tendre un peu de fil entre les points placés au mur et ramener quelques trombones pour finaliser ça si besoin. Un petit ramping ensablé nous mène ensuite vers le dernier puits avant la salle de l’Écho.

Nous nous séparons alors en trois équipes, Théo et Thomas se chargeront de l’escalade, Xavier et Cédric feront la topographie et le reste de la troupe pourra prendre le temps de faire des photos sur le parcours retour.

Du côté des « photographes non démunis » nous nous faisons plaisir dans différentes zones du parcours, toujours en technique L, à savoir un Smartphone équipé d’un traitement IA pour les pauses longues en milieu obscur et d’une lampe compacte en guise de source de contrejour. Mes collègues serviront tour à tour d’aide éclairagiste ou de modèle, et je les remercie pour leur aide (notamment à Constance pour les poses inspirées ! Ça change des standards classiques qui deviennent barbants à la longue !) car nous avons pu avoir quelques images correctes malgré la petite tremblote du mouton que j’avais suite à un caillage d’orteils induit par des résidus de chaussons néoprène en lambeaux franchement bons pour la poubelle ou un trou chaud (j’avais pourtant de bonnes chaussettes dans mon sac, dehors…).

Tout le long du parcours nous rigolons en nous disant que l’on va se faire rattraper à coup sûr par les autres et qu’ils vont nous dire que l’on traine, je rassure en leur disant qu’ils sont avec Théo et qu’il va comme d’habitude trouver sans fin des trucs à faire, surtout si l’escalade donne sur quelque chose d’intéressant. Entre deux clichés nous chantons avec écho de grands titres de la chanson française, on s’essaye même aux « bâillements grégoriens » et plus rapidement qu’on ne l’aurait pensé, nous voici de retour au soleil, tout pile pour le voir aller se cacher derrière la belle Pointe du Tuet. C’est le moment le plus beau du jour quand la lumière du crépuscule arrose les falaises du Criou et que les rochers de la Combe au Puaires prennent une teinte orangée.

Nous nous changeons, le départ du soleil ramène rapidement de la fraîcheur et je décide de garder ma sous-combinaison pour la descente et la soirée. Constance et Florent descendent en premier, Charles et moi attendons une petite demi-heure pour voir si les autres arrivent, ils avaient dit départ du chantier pour maximum 19 h 30 et il est 21 h 30 en théorie prenant en compte leur côté « Bip Paires le coyote » en parcours en crapahutage ils devraient déjà être sortis. « Bon en même temps ils ont Théo avec eux… Si ça se trouve, ils ressortent demain tu sais… Il suffit qu’il y ait eu un truc bien… Je propose qu’on se bouge sinon nous n’aurons pas de bière au refuge. »

L’idée de la bière étant un argument de premier ordre les deux paires de genoux cagneux descendent tranquillement vers le refuge où une tablée de Vulcains est en train de prendre l’apéro. On me sert des pintes de bières fraîches « Mont Blanc ». Boire une pression en sortie de trou dans cet endroit est un luxe inouï ! Rapidement un serpent de lumière mouvante se profile non loin, les autres sont de retour et sont contents de leurs missions accomplies.

Je reprends pour cette partie un extrait du CR de Théo : « Xavier et Cédric s’occupent de la partie topographie pendant que Thomas et moi nous lançons dans une escalade de 30 m.

Les 18 Pulses sont rapidement posés, on avait dit demi-tour à 19 h 30 max mais force est de constater qu’il ne reste que 6 m à faire pour sortir l’escalade. Thomas me rejoint en retirant les Pulses, la suite est rapidement sortie. Je débouche sur un petit volume où une seconde escalade d’environ 4 m se profile. Nous n’avons plus de cordes, mais intrigué par la suite, je décide de grimper en libre ce petit passage. Thomas le sent moyen, surtout pour la descente, il me dit de continuer seul pour voir ce que cela dit. Je progresse dans le bas d’un méandre rapidement étroit, un grondement sourd est audible, il faut que je trouve un moyen d’aller voir ! Je reviens finalement sur mes pas et arrive à monter dans le méandre. Ce dernier est confortable (1 m de largeur pour quelques mètres de profondeur). La progression se fait en opposition sur des banquettes de glaise. Un passage bien propre doit certainement être une arrivée d’eau, pris dans le feu de l’action je n’y prête pas spécialement attention et poursuis horizontalement. Je finis après quelques minutes par déboucher sur une lucarne, au-dessus de moi le vide… en dessous de moi le vide aussi. Le grondement de l’eau est dantesque. De retour avec Thomas je lui décris tout ça, il m’explique qu’il s’agit certainement de la salle de l’Écho, nous replions bagages et retrouvons Xavier et Cédric qui ont fait 225 m de topographie. Xavier nous confirme qu’il s’agit de la salle de l’Écho et est plutôt content de cette découverte. Après calculs nous devrions être à 80 m du sol ce qui fait grandement avancer le boulot pour aller voir cette mystérieuse arrivée d’eau.

Il faudra poser deux goujons pour terminer la main courante en haut de l’E30 (les trous sont déjà faits mais nous n’avions plus de matériel) et l’escalade suivante mériterait un bout de nouille. »

Ces histoires racontées et nos pintes vidées nous rejoignons le camp de base et nous restaurons avec plaisir autour de la grande table recouverte de vivres et boissons variés. Un peu de Ricard et du Rhum vanillé en finiront de l’énergie qu’il me reste à disposition et tout le monde va rejoindre sa couche. Charles, Théo et moi allons installer nos matelas gonflables près du potager pour profiter d’une nuit à la belle étoile.

À suivre le mois prochain...


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