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302.1 - Trois jours sur le camp d’été 2023 des Vulcains dans le Haut-Giffre (suite et fin)

Olivier Gradot

samedi 7 octobre 2023, par Bertrand Maujean

Samedi 15 juillet 2023

Le réveil est toujours en mode grasse matinée et c’est la chaleur du soleil qui nous sort de nos couettes, nous rejoignons le reste de la troupe au refuge pour nous enquiller une série de cafés. Les équipes se forment en fonction des objectifs.

Pour Charles, Théo, Thomas et moi nous monterons à nouveau au JB pour aller rejoindre le réseau de la Pierre Qui Tombe avec deux objectifs en tête, d’une part faire la topographie de ce qui est déjà connu et d’autre part aller « désober » le passage actuellement trop étroit pour y passer qui, à la suite de la reconnaissance faite par Théo en juillet 2022, pourrait donner sur ce que nous avions appelé l’année dernière « la Galerie de la Mèche de Huit » en référence au seul outil qu’il avait à disposition pour commencer à creuser un peu et par analogie la galerie du Huit de la Combe aux Puaires.

Les deux éclopés du genou, alias Charles et moi-même, partons devant pour ne pas retarder la marche, espoir futile ! à mi-parcours nous sommes rattrapés par Thomas la Gazelle qui galope en sautant de cailloux en cailloux juste derrière un lynx sherpa qui avale lui aussi la pente avec appétit.

Une fois tous devant le V4 nous profitons de la climatisation et cassons la croûte à base de comté, de saucisson et de pain. Le traditionnel bouquet de fleurs déposé sous le porche nous rappelle que nos compagnons nous attendent quelque part... L’inertie du groupe sera raccourcie par l’arrivée d’un orage qui motivera les gens à se changer plus rapidement.

Nous nous faufilons dans l’entrée, nous rejoignons la salle Delacour qui cette année offre de superbes colonnes de glace, enquillons (certains avec moins de classe que d’autres) les toboggans des conduites forcées et arrivons au sommet du puits des Savoyards. Théo et Thomas rajoutent un bout de main courante au bout de la vire afin de sécuriser un passage proche du vide puis nous nous rendons en haut du réseau. Nous nous séparons en deux équipes, Théo et Thomas feront la topographie et Charles et moi nous occuperons de la désobstruction.

Je commence par élargir en creusant le premier passage bas afin de le calibrer pour les gros, Charles dégage et stocke ce que je lui envoie dans la tronche. Après 20 min ça passe bien, je rejoins le bout du boyau, Charles m’assiste en me passant des outils et en stockant là où il peut ce que je lui file. Il n’y a pas beaucoup de place mais rapidement je peux envoyer tout ça de l’autre côté. Après 30 min de creusage et de coup de burin le passage me semble possible en gigotant ma panse. Je tente et après quelques contorsions arrive de l’autre côté. « Jackpot » dis-je à Charles qui demande des nouvelles « ça continue ». Le temps qu’il me rejoigne, je vais jeter un œil en prenant mille précautions pour ne pas trop impacter la zone vierge. Le sol est constitué de beaux carreaux de chocolat et l’ensemble de la galerie est recouvert de superbes coups de gouge qui dans l’urgonien veiné de blanc sont du plus bel effet, la galerie a une belle section, après une trentaine de mètres elle semble malheureusement s’arrêter. Charles m’a rejoint et il est tout souriant ! « Wow ma première « première » !!! » (en vrai il a déjà fait de la première à Vauvougier mais bon, on ne peut pas comparer de la première faite au tunnelier à l’arrivée dans une galerie ).

Et… Première « première » au JB svp ! » lui dis-je, ça rajoute des points au CV, ahah !

Nous décidons d’aller rejoindre les autres pour profiter ensemble de la découverte de la galerie de la « Mèche de Huit » (au moins il n’y aura pas eu de discussion pour choisir son petit nom). Une fois la topographie finie nous faisons une pause Dragibus puis allons tous voir la galerie en prenant soin de minimiser notre impact en ne touchant pas les parois. Nous cherchons d’éventuels autres départs que ce soit vers les hauteurs ou vers le bas, mais force est de constater que nous allons encore devoir utiliser le fameux diction « fort potentiel, mais grosse désob à prévoir ». En effet, l’ensemble des possibles suites sont colmatées et là, ce n’est pas en une heure de creusage que cela va passer.

Je remarque quelques détails particulièrement chouettes niveau spéléothèmes. Vers la fin de la galerie se trouve un gour fossile. Tout son contour est constitué de fines grappes d’étoiles de dents de cochons et ces dernières ont toutes été recouvertes de petits sapins d’argile, c’est superbe mais tellement fragile que je dis à mes collègues de ne pas venir voir. Avec précaution je photographie le phénomène et m’écarte de la zone. Quelques fistuleuses, draperies et belles stalagmites blanches ou jaunâtres se trouvent aussi dans cette zone. Au sol de la galerie nous trouvons un cadavre de chauve-souris.

Théo et Thomas font la topographie de la galerie et Charles et moi nous occupons de la prendre en photo sous tous les angles en documentant aussi la morphologie des parois et des spéléothèmes.

Une fois tout ceci fait nous ressortons de la galerie. Petite première, certes, mais particulièrement esthétique et topographiée / photographiée dans la foulée donc un bilan plutôt positif pour cette journée.

Nous reprenons ensuite le chemin vers la surface avec une pause photo au niveau des colonnes de glace, Théo ira jeter son nez dans le récemment ouvert V15 et une fois tous dehors nous sommes bien contents qu’il ne pleuve pas (nous avions un peu la crainte de nous faire saucer sur toute la descente, ce qui est large moins sexy).

Nous chargeons le matériel et redescendons vers le refuge. Il est tôt et le soleil est encore présent à notre arrivée. Une tablée de Vulcains est en train de se sustenter à base de Croziflette sur la terrasse. Nous décidons d’aller nous prendre une pinte de bière que nous savourons comme des pachas installés dans nos transats (Level de Zen : 9,5/10) avant de nous aussi nous attabler pour un dîner de compétition à base d’omelette, de diots et d’écrasé de pomme de terre au reblochon. Les ogres que nous sommes trouveront encore de la place pour de la tarte aux myrtilles et l’ensemble de la troupe se finira sur quelques verres de Génépi.

C’est bien gavés que nous rejoindrons nos duvets pour une nouvelle nuit à la belle.

Dimanche 16 juillet 2023

C’est malheureusement déjà la fin de ce « trop court week-end prolongé », et nous devons en plus la jouer fine, car le tour de France passe dans la vallée.

J’essaye de réveiller Théo tôt, mais quand ce dernier regarde l’heure il se retourne en me disant « il est 5 h 40… On avait dit 7 h ! » Bon… tant pis, je me lève donc seul et me prépare un café froid lyophilisé en me disant que c’est comme un café frappé bu au bord de la plage. Le temps est maussade mais il ne pleut pas, quelque part ça nous fera moins suer lors de la descente, me dis-je. Finalement non, car une fois les premiers Vulcains debout, le soleil revient. Théo et Charles se lèvent, nous lavons le matos dans le ruisseau, nous partageons le café avec l’équipe déjà levée puis nous ne traînons pas et enquillons la descente après avoir remercié nos amis pour ces bons moments.

Nous arriverons au parking pour 10 h, tout juste à temps pour se faire bloquer à 5 min près par le TDF... la lose, ahah, nous essayons pendant 45 min de ruser en passant par des chemins étranges puis finalement le verdict c’est de passer par Morzine et Thonon les Bains. Avec la pause Mc Donald bien sale, le trajet nous prendra 8 h 30 : un record ! Mais les souvenirs du week-end en valent bien la peine.

Nous nous quittons vers 18 h 30 et retournons chez nous.

Encore un grand merci à vous les Vulcains pour l’invitation, merci à la nature pour le soleil et les paysages magnifiques et merci à toute l’équipe du refuge du Folly pour les délices de l’âme et du palais !

On espère à très bientôt, bises des Usaniens !

Photos dans l’amont dans le secteur V6 / Salle de l’Écho : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72177720309845619

Photos dans la galerie de la Mèche de Huit (continuité du réseau de la Pierre qui Tombe) et sur le retour à la salle Delacour :

https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72177720309832665


Voir en ligne : Lire la première partie

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