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Petit CR : 26 et 27 juillet 2024 - Suite des études du réseau de l’Aroffe

Olivier Gradot

samedi 27 juillet 2024, par Christophe Prévot

Participants : Olivier Gradot, Théo Prévot, Pierre Gillot, Éric Dupuis, Gilles Meunier

Vendredi 26.07.24 je rejoins Théo au local et nous partons à deux en direction de Moutrot. Cela fait quelques semaines que nous suivons régulièrement l’abaissement du niveau d’eau au trou des Glanes et à la résurgence du Chahalot. Lors de la dernière visite, le niveau d’eau arrivait en bas du puits d’entrée au niveau du laminoir. Nous espérons donc aujourd’hui trouver un niveau encore plus bas. Nous nous arrêtons d’abord au trou des Glanes, l’inversac est totalement à sec. Cette année le ruisseau des Bouvades (aussi nommé "La Bouvade") aura creusé un sacré canyon pendant son action d’alimentation du trou, on pourrait se dire que c’est étonnant du fait de la pluviométrie que nous avons connue, mais cela concorde avec certaines observations des années précédentes lors desquelles, pendant que le ruisseau se jetait dans le trou des Glanes, la deuille de Crézilles crachait au possible.

Nous nous rendons ensuite au Chahalot et Théo y descend en opposition. Le laminoir est à sec. Après quelques dégagements de galets de ce dernier il peut passer et va voir la suite : les parois du laminoir et de la galerie qui suit sont faites d’une roche sombre érodée par l’eau et présentant de petites cupules. Pour l’instant l’eau bloque encore l’accès à la suite au niveau d’une petite désescalade derrière le laminoir. Affaire à suivre pour arriver au siphon qui est en projet d’exploration dans la "to do list" du club. Théo ressort. Nous dépolluons un peu le secteur de quelques bouteilles trouvées dans les bois sur le retour et rejoignons le local où, malgré la saison censée être estivale, nous allumons un feu pour passer la nuit.

Samedi 27.07.24 : Réveil vers 7 h, nous prenons un petit déjeuner expérimental le temps qu’Éric nous rejoigne vers 8 h. Nous chargeons les kits de matériel pour le portage du matériel en prévision de la prochaine plongée d’exploration du Siphon 71 que prépare Théo depuis longtemps maintenant. Vers 8 h 30 nous partons vers le trou du Fond de la Souche. La météo n’est clairement pas ensoleillée, mais les niveaux de précipitations prévus ne sont pas inquiétants et le niveau observé au Chahalot laisse penser que l’accès au réseau via le méandre du Claco ne devrait pas poser de problème.

Nous arrivons sur place pour 9 h, Pierre et Gilles nous rejoignent avec un petit peu de retard, mais nous les pardonnerons partiellement du fait qu’ils nous ramènent des croissants (un pardon complet aurait nécessité des pâtés lorrains). Nous nous équipons puis partons vers le trou en emmenant avec nous deux blocs alu / composite verre-résine de 9 litres et un mini kit de barres de tungstène (il fait 6 kg le petit cochon malgré sa taille qui inspire un maxi 500 grammes) qui serviront de lest plus propre que des plombs, il s’agit de chutes d’électrodes utilisées pour le soudage TIG dans ma boîte et qui serviront du coup de remplacement aux lests en plomb.

L’équipe descend la partie menant au Claco, on laisse nos baudriers à l’arrivée, on profite tous du confort dû aux derniers travaux d’élargissement réalisés ici par Théo en automne dernier pendant que j’emmenais un étudiant d’UniLaSalle pour faire quelques observations et prélèvements de minéraux dans le réseau. On enquille ensuite ce satané méandre où pour ma part ce jour je prendrai toutes les précautions chiantes, mais nécessaires, pour ne pas choquer le bloc en composite que je trimballe dans mon kit. L’arrivée dans la grande galerie est appréciée. Après une courte pause, l’équipe part vers le Siphon 71. À environ un tiers du parcours nous serons malheureusement stoppés par le niveau d’eau qui (et finalement ce n’est pas si étonnant pour 2024) est trop haut. Pendant que Théo et Pierre amarrent les "kits plongée" pour que ces derniers restent en place et sécurisés en cas d’un prochain ennoiement du réseau, je pars avec Gilles et Éric faire des photos et des observations. Nous sommes vite rejoints par nos deux compères et nous avançons tous l’œil ouvert autant sur la roche que dans l’eau en direction de la zone de la diffluence.

Cette année la concentration en Cæcosphæromas est simplement incroyable. Le sol en est pratiquement partout recouvert dès lors qu’il est immergé, ce n’est pas des centaines, mais des milliers de spécimens que nous croisons et possiblement plus. Le réseau étant actuellement en décrue, nous observons que des colonies massives se sont formées autour des arrivées d’eau permanentes depuis les parois. Pour celles qui se sont asséchées on peut observer que les "habitants" de ces dernières se sont mis en boule en attente de la prochaine crue. Quelques Niphargus difficiles à voir parmi tous ces Cæcosphæromas sont tout de même observés. Et (ce qui sera pour notre part la première fois) nous notons une présence notable de petites grenouilles et de têtards dans le Claco et la partie aval vers le S71. Des cadavres d’insectes (libellules notamment) sont observés dans l’eau et des insectes inhabituels pour le réseau sont aussi vus (une espèce ressemblant à des petits scarabées noirs flottants sur l’eau et se déplaçant en glissant dessus).

Nous réalisons quelques vidéos et photos puis, suite aux orages potentiellement possibles dans l’après midi, nous remontons à la surface et en profitons pour retirer l’ancienne ligne de tir qui était encore présente dans l’affluent du Claco.

La chaleur du dehors n’est pas malvenue. Théo fait quelques prises de vue au drone, ces dernières seront à refaire en période de crue pour montrer aux gens la différence.

Nous nous changeons et comme l’heure n’est pas tardive nous passons à Gémonville voir l’Aroffe et ses pertes ainsi que le gouffre dit du "Haut-Moche" que nous envisageons de faire en reconnaissance si la mairie du village nous y autorise.

D’ailleurs si parmi vous il y a des gens ayant des photos des travaux réalisés là-bas à l’époque ou même quelques informations utiles à apporter nous sommes bien entendu preneurs.

Pour 17 h nous sommes au local, le jet d’eau pressurisé est apprécié pour nettoyer facilement la bouillasse du Claco. Vers 18 h nous nous quittons.

Quelques photos et vidéos visibles via le lien suivant en espérant qu’elles plairont à notre expert et spécialiste local de la faune stygobie : j’ai nommé B. Hamond.

https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72177720319181925

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