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313.3 - Vauvougier, acte 15
Théo Prévot
mardi 3 septembre 2024, par
Vendredi 14 juin : Rendez-vous 20 h à Laxou, au programme conférence sur les travaux de recherches menés depuis quelques années au niveau de l’Aroffe et de son karst sous-alluvial. Il s’agit du 73e Rendez-vous nature de Laxou organisé par Flore 54. La salle est bien remplie (environ 150 personnes).
Bubu et mon père animent à tour de rôle la soirée puis vient le moment de clôturer, quelques questions et commentaires nous rappellent l’importance pour nous de faire valoir notre pratique et son apport. Il me semble important de rappeler que derrière toute exploration, et besoins qui en découlent, nous cherchons avant tout à collecter des informations permettant de mieux comprendre le milieu dans lequel nous évoluons et qui nous est précieux. Photographier, cartographier, rédiger des comptes rendus, faire découvrir le milieu, désobstruer,…, tout cela y participe et personne d’autre que des passionnés comme nous ne le fera !
Aparté fait, un pot est gracieusement offert afin de discuter plus amplement avec les différentes personnes venues assister à la soirée. Une poignée finira par un buffet froid en compagnie de quelques grands acteurs locaux.
L’Aroffe n’a pas fini de nous livrer ses secrets… ?
Samedi 15 : Place à l’action, j’arrive au local pour 7 h 45 et suis rapidement rejoint par Pierre. Nous préparons l’ensemble du matériel pour poursuivre l’exploration de Vauvougier (Malbrans, 25). Loin du tourisme de masse, nous décollons donc tous deux, faisons un crochet par Intermarché de Ludres ou nous croisons par le plus grand des hasards, Jean-Marie Goutorbe. Le GPS indique une arrivée tardive (12 h 30).
Vu l’heure, nous décidons de manger dehors avant de nous équiper. Nous limitons un peu les vivres pour ne pas trop surcharger les sacs… nous avons déjà trois bons kits à trimbaler malgré tous les efforts d’optimisation. Nous entrons sous terre sur les coups de 14 h, l’objectif est « simple » : poursuivre la désobstruction qui devrait permettre de faire la jonction avec le puits Coucou par la base du réseau des Photographes. Pour la faire courte, rendre l’accès à la zone du fond plus rapide, la jonction permettra au passage une belle traversée.
2 h seront nécessaires pour atteindre le chantier (environ ‑120 m). Nous faisons un check du fond histoire de se rafraichir la mémoire. Il reste du boulot avant de prétendre gagner le puits Coucou, mais nous sommes plus que motivés ! Les trous s’enchaînent, un gros boulot de recalibrage des blocs est nécessaire pour les faire descendre et poursuivre le boulot. Nous avons descendu une enceinte et travaillons à bon rythme, les quelques barres et l’unique paquet de gâteaux sont rapidement engloutis. Il est tard, mais nous touchons presque notre but du bout des doigts, s’arrêter maintenant n’est pas concevable. 2 h 30, la jonction vient d’être réalisée ! Nous avons dû bouger quelque chose comme 4 m3 de roche si ce n’est plus, mais nous l’avons fait ! Quelque chose insignifiant pour le commun des mortels mais croyez-moi il s’agit là d’une belle avancé pour nous. Outre l’ouverture d’une superbe traversée extrêmement complète avec ce passage actif, mais également tout le reste : crapahut, méandre, verticale, gros volume, éboulis, … de quoi faire de la spéléo quoi. Nous avons désormais un nouvel accès dans ce secteur très mal fouillé et qui pourrait payer dans le futur. À noter tout de même qu’un passage reste à élargir plus bas, actuellement non franchissable avec le harnais J.
Nous replions tout et entamons la très longue remontée qui débute par cette tête de puits (avant le réseau des Photographes) toujours pas recalibrer… Les 10 h de désobstruction se font sentir, nous atteignons la surface sur les coups de 6 h.
TPST : 15 h
Nous regagnons la voiture, prévenons Vivien qui est à Montrond-le-Château. Ni Pierre ni moi n’aurons du mal à trouver le sommeil.
Dimanche 16 : Le réveil sonne à midi, nous émergeons et prenons un petit déj’ à base de choucroute. L’équipe de Valentine et Vivien revient des Ordons, les initiés ont l’air ravi de leur week-end découverte, plutôt cool comme nouvelle. Nous discutons avec eux avant qu’ils nettoient leur matériel. Nous rangeons et revoyons le planning, nous voulions prospecter autour de Vauvougier où deux dolines m’intriguent ainsi que mettre la tête dans le puits des Nacrées que nous avons trouvé étonnamment ouvert par rapport aux fois précédentes. Finalement nous irons voir la résurgence du Maine, résurgence principale de la Loue, drainant le plateau de Montrond et alignée avec le secteur Leubot. Une bien belle résurgence encore capricieuse en cette saison (logique me direz-vous…) ce n’est pas tout de suite que je pourrai y mettre les palmes. J’espère que l’été pourra rendre cela possible afin de vérifier ou non la description faite par nos prédécesseurs, à savoir : laminoir bas (environs 40 cm) arrêt après 20 m…
Encore un bon week-end bien chargé, nous rentrons à Nancy, lavons le matériel au local et nous disons au revoir.
Il reste maintenant à convenir d’une date pour réaliser la traversée avec les copains.