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260.3 - Sortie spéléo en Catalogne

Dominique Gilbert

vendredi 10 avril 2020

Les participants : Imane Amine et Dominique Gilbert (USAN), Jordi Gasoc, Alvaro Pérez, Andreu Casales

Lieu : El Bruc, parc naturel de Montserrat, Catalogne, Espagne

Cavité : Avenc dels Pouetons de Les Agulles (Profondeur : ‑123 m - Développement : 337 m - Coordonnées : 41,60787° N - 1,78438° E - 920 m)

Montserrat : l’origine géologique de ce massif correspond à une formation sédimentaire. Les roches de Montserrat sont très dures et très résistantes à l’érosion. Elles sont formées d’un dépôt de gravier soudé par un ciment calcaire. Au fil du temps, le vent et la pluie ont modelé les aiguilles ou les monolithes jusqu’à créer des formes diverses et variées. L’imagination populaire a associé ces contours à des figures humaines ou animales, allant jusqu’à leur donner des noms et à inventer des légendes afin d’expliquer leur origine fantastique.

Historique du gouffre : Première exploration en juillet 1908. Fin des explorations en 1955 et topographie en 1976-77.

Description du gouffre : la cavité possède deux entrées, une supérieure et une inférieure. En passant par l’entrée supérieure, nous avons un puits de 24 mètres ; à l’extrémité du puits, une rampe pentue laisse place à une nouvelle verticale de 16 m. Par l’entrée inférieure, nous descendons un puits de 32 mètres qui touche l’extrémité de la rampe, au-dessus de la verticale de 16 m. Arrivés au point ‑51 m, la suite de la cavité se fait par une fissure verticale étroite qui nous oblige d’emprunter une escalade de 8 m. Nous continuons à travers une galerie de blocs encastrés : une galerie en trou de serrure nous fait avancer de quelques mètres en opposition, en haut d’une diaclase qui continue à se développer. Nous atteindrons bientôt une nouvelle verticale de 25 m (point ‑83 m). On continue dans un couloir large et long, où l’on observe un bassin d’eau et des dalles verticales parallèles qui compartimentent les failles. Une fois la difficulté surmontée, nous montons une rampe et nous commençons à la descendre de l’autre côté jusqu’à trouver une verticale de 11 m. Le grand puits continue par une large ouverture entre le mur de la cavité et les blocs. 20 m plus bas, nous atteignons la profondeur de ‑109 m. Ici se forme un couloir de 24 m divisé longitudinalement par une énorme dalle verticale. À une extrémité, nous trouvons une nouvelle verticale de 14 m entre les grands blocs, qui nous conduit dans le secteur terminal. Au fond, nous trouverons un bassin d’eau. Si vous ne descendez pas le puits de 14 m vous pouvez accéder à une galerie de 52 m.

Compte-rendu : après avoir visité la Sagradafamilia et le Park Guell à Barcelone, nous décidons de mettre un peu de côté la culture afin de revenir à notre passion : la spéléologie. Ce mardi 13 août, nous avons rendez-vous à la caserne des pompiers de Barcelone avec Alvaro, un spéléologue catalan et ami d’Imane.

Le groupe sera composé de deux autres spéléologues catalans dont un dinosaure de la spéléologie catalane, Jorge, et un camarade pompier d’Alvaro.

Nous prenons la route du parc naturel de Montserrat à une cinquantaine kilomètres de Barcelone. Nous longeons tout le massif montagneux d’est en ouest et arrivons sur un parking. La marche d’approche d’environ une heure, nous fait découvrir l’environnement de ces montagnes : végétation méditerranéenne avec beaucoup de pins, de chênes verts et d’arbustes ; formes en aiguilles des montagnes d’où leur nom : Agulles ; calcaire très dense avec incrustation de galets. « La montagne de Montserrat née au fond de la mer, il y a 50 millions d’années des alluvions d’un fleuve puis exhaussée par le plissement des Pyrénées, est un caprice de l’érosion. Celle-ci commence il y a 25 millions d’années facilitée par une série de failles tectoniques verticales. Au fil des millénaires les mouvements tectoniques, les changements climatiques et l’érosion ont fini par modeler un relief abrupt. »

Après le passage d’un col nous arrivons sur le refugi vicenç Barbé. Après une petite pause pour admirer le panorama, nous repartons vers l’entrée de l’Avenc. Quelques minutes plus tard nous commençons à nous équiper.

L’Avenc dels Pouetons est une entrée d’environ 5 mètres de diamètre donnant sur une première verticale de 32 mètres. Nos amis avaient préparé notre venue et ont équipé la cavité à part le premier puits. Jorge fore plusieurs trous afin de mettre un départ plus confortable que celui proposé. Exit les spits puisque c’est la fin, il équipera les ancrages avec des vis à béton. Avantages : pas de calcul de profondeur au forage, trous de faibles diamètres quasi invisibles et vis réutilisables plusieurs fois.

Allez, on s’engage. La descente s’effectue assez vite malgré plusieurs fractionnements. Nous arrivons en haut d’une seconde verticale de 16 m dans lequel nous admirons de petits gours. Nous descendrons le long d’une concrétion appelée la Llengua de Gat (la langue de chat). Après l’escalade d’un ressaut de 8 mètres de hauteur, nous continuons la progression en opposition dans une galerie en forme de diaclase pleine de blocs. Descente d’une nouvelle verticale de 25 m, suivi d’un puits de 11 mètres qui nous amène dans une zone de grandes dimensions avec d’immenses blocs coincés çà et là dans les verticales.

Par la suite nous enchaînons une descente de 20 mètres puis une main courante nous donnant accès au dernier puits de 14 mètres. Le fond se termine par un bassin plus ou moins rempli d’eau suivant la saison.

Nous mangeons et on remonte. J’estime le temps passé sous terre à environ 5 heures. Le retour se fera sous un magnifique soleil donnant aux rochers de Montserrat de somptueuses couleurs.

Conclusion : une agréable journée à la découverte de nouvelles montagnes, de la spéléologie pas ordinaire dans du conglomérat, et un bon moment entre amis. Tous nos remerciements à Alvaro pour son accueil.

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