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296.3 - Découverte du bivouac souterrain
Romain Lemaire (photo : Théo Prévot)
mardi 4 avril 2023, par
Le 12 janvier, Théo a la bonne idée de proposer un week-end initiation au bivouac souterrain pour les 21-22 janvier. L’objectif de la sortie était de nous montrer comment bivouaquer sous terre, en passant par l’optimisation du matériel, les utilitaires indispensables-inutiles jusqu’à la nourriture et l’hydratation. Il propose alors la célèbre grotte des Cavottes située à Montrond-le-Château. Nous serons alors 5 personnes : Théo, Charles, Thomas, Sylvain et moi-même, tous prêts pour l’aventure.
Pour Théo et Thomas, le bivouac sous terre est déjà connu et souvent pratiqué, pour Charles et Sylvain c’est l’occasion de comprendre ce que c’est que de dormir dans une grotte et de plus pour moi, réaliser ma première sortie spéléo.
Les péripéties commencent alors le samedi 21 janvier, lorsque Théo propose un rendez-vous à 9 h au local pour préparer tous les kits. Étant ma première sortie, ma naïveté prend le dessus et me voilà arrivé au local à 8 h 50 pour ne pas être en retard. Plus expérimenté, le reste de la troupe arrive respectivement à 9 h 10 et 9 h 20, suivi de près par Théo qui débarque à 9 h 40. Alors après avoir patienté 30 minutes dans la neige en attendant Théo qui n’a toujours pas fourni de raison valable de son retard, nous avons fait un inventaire du matériel, récupéré ce qui manque et préparé les kits. À 11 h, nous voilà partis dans la magnifique Scenic patronale de Sylvain.
Une escale est réalisée à Vesoul pour l’achat des courses, du pain et pour le déjeuner. Théo nous briefe alors sur les essentiels d’un bivouac spéléo et nous voilà sortis du supermarché avec 2 belles bouteilles de rhum et quelques canettes de bière pour les multiples apéros prévus pour la soirée.
15 h : nous voilà arrivés devant l’immense entrée des Cavottes. Nous nous équipons rapidement et nous rentrons vite dans la grotte à l’abri du vent et du froid. Malgré les intempéries sur la route, l’entrée est relativement sèche et nous nous enfonçons petit à petit dans la grotte.
Pour décrire la grotte, c’est un enchaînement de salles énormes et magnifiques, séparées par d’immenses failles ou des tunnels très sympathiques (en présence de genouillères). Après avoir avancé pendant 45 minutes environ, Théo équipe deux passages de cordes (P7, P20). Arrivés en bas du P20, nous laissons nos kits pour nous engouffrer en direction de la galerie Nord, pour aller découvrir les petites particularités de la grotte. Après avoir enchaîné quelques passages étroits nous arrivons devant le « musée » des Cavottes : c’est un espace rempli de petites structures d’argile avec différents degrés de subtilités. L’Usan, se devant de « marquer son territoire », c’est Thomas l’artiste du groupe, qui s’en est chargé, et pour toujours plus de subtilités, c’est un urinoir qu’il a choisi de sculpter… Puis, comme nous avions tous conscience que nous étions beaucoup trop propres, il était temps de passer la voûte mouillante (qui ne l’était, étonnamment, pas tant que ça) pour découvrir un paysage empli de squelettes de vaches. Mis à part ça, c’était l’endroit idéal pour une séance photo et observer l’ancienne ouverture qui servait autrefois pour des travaux. D’ailleurs, si vous observez bien, sous les quelques gouttes provenant de l’ancien P50, vous pourrez trouver de magnifiques molaires de vaches.
Nous avons ensuite récupéré les affaires pour aller mettre en place le campement dans la salle de bivouac vers 19 h. Les différentes salles sont assez grandes et disposent, à chaque extrémité, de magnifiques couchettes parfaites pour y dormir.
C’est alors que nous avons commencé à partager un magnifique apéro (fromage, cacahuètes, saucissons) accompagné de quelques bières pour nous sustenter. Puis il fallait tout de même nous réchauffer, alors nous avons consommé des plats chauds tels que des soupes, des nouilles ou encore une délicieuse purée PRÉ-SALÉE par Thomas. Mais ce n’est pas tout… une surprise de Théo, de la pâte à crêpe pour le dessert, sûrement qu’il voulait démontrer qu’il n’était pas si mauvais cuisinier qu’on le prétend. Malheureusement pour lui, il aura commis une seule faute durant ce week-end, la gamelle en aluminium pour cuire les crêpes, quelle erreur !!! Mais bon, bien que ressemblant à des œufs brouillés, elles étaient succulentes.
Pour finir la soirée, tout Usanien qui se respecte sait qu’il faut toujours accompagner des crêpes ou une fin de soirée, de rhum. Une dégustation s’est alors déroulée.
Vers 00 h 00, Charles, Sylvain et moi décidons d’aller dormir. Nous voilà tous les trois endormis (plus ou moins), quand soudain… des bruits résonnent dans toute la grotte, bruits qui ne ressemblaient pas à des humains normalement constitués, un rongeur mutant peut-être ? … Pas d’inquiétude, c’est seulement Thomas et Théo qui, fidèles à leurs valeurs, ont décidé de ne pas gaspiller et de finir le rhum. C’est donc l’heure pour les deux veilleurs, d’aller dormir, Théo sans difficulté a réussi à se hisser dans son hamac et Thomas après avoir marché sur certains d’entre nous, s’est glissé sur son matelas triple épaisseur et a commencé les ronflements.
Après une nuit sympathique et bruyante, le réveil s’est réalisé, pour la majorité d’entre nous, aux alentours de 10 h. Pas de précipitation, nous avons pris le temps de tout ranger et de petit-déjeuner tranquillement. Cette tranquillité vient sûrement du fait qu’à midi, Thomas n’était toujours pas réveillé.
Enfin prêt à remonter à la surface, nous sommes remontés en déséquipant le matériel au fur et à mesure. Arrivés tout prêt de la sortie, une activité ludique nous attendait, une tyrolienne !!! Et par chance, nous avons pris une poulie (coïncidence ?). Nous voilà alors élancés dans le noir et après s’être cogné contre quelques rochers, nous avons laissé nos kits à la fin de la tyrolienne. En effet, la petite surprise supplémentaire, notamment pour les fans de minéralogie, ce sont les fleurs de gypse. En descendant le gouffre sous la tyrolienne, Théo souleva quelques cailloux, laissant apparaître un tout petit tunnel menant à un petit rappel. Nous sommes alors descendus pour découvrir la beauté que le club du Doubs cache à la majorité : une sympathique petite faille couverte de fleurs de gypse superbement minéralisées et où le sol est composé de gros carreaux d’argile sèche.
Fin de la visite et remonté à la surface vers 16 h, rangement des affaires dans la voiture, et parés pour un trajet qui fût très reposant pour les 3 passagers arrière.
Arrivé au local à 19 h 30, rangement de l’équipement et lavage du matériel. Fin du week-end.
Ce week-end fut fort plaisant pour chacun d’entre nous et nous espérons avoir l’occasion de réitérer cette expérience.