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CR des travaux à Vauvougier, 05 et 06/08/2023

Olivier Gradot

dimanche 6 août 2023, par Christophe Prévot

Objectifs :
 Principalement continuer la désobstruction du méandre découvert lors de la session après ouverture forcée d’une étroiture qui aura coûté un paquet de BA10
 Aménager une zone de bivouac dans le réseau du Piton dans la "grande salle" adjacente au chantier
 Équiper et laisser équipé le puits d’entrée et le puits du pendule en vue du prochain long weekend

Participants : Marie, Théo et moi-même

CR :
Samedi 05août 2023, vers 12 h 30 nous quittons le fort de Manonviller où nous avons exploré une salle supposée ennoyée, mais au final praticable à la nage, quelques vestiges de la Seconde Guerre mondiale retrouvés : une brosse à dent allemande, une gourde, une gamelle de soldat, une bouteille et le stylo bille d’Aldolf Hitler en personne (non je rigole... mais il y avait un stylo bille à retrouver dans l’histoire... Jean-Mi, qui était de la partie, racontera tout ça en détail).

Direction Malbrans dans le Doubs où en dernière minute une équipe de trois s’est constituée avec pour objectif de bosser dans le chantier au fond du Piton et de bivouaquer sur place. Après neuf années à trimbaler l’ami Théo je goûte (enfin !!!) au luxe ultime de l’utiliser comme cocher ! WOW ! c’est le Lynx qui conduit le Rat ! Comme il dit : tout peut arriver hein !

Nous arrivons sur place vers 16 h 30 après une pause déjeuner et courses, nous équipons et chargeons nos kits respectifs :
 Bilan 1 : Théo a oublié ses pompes au fort... Bon je lui prête mes chaussures de rando basses, il est très classe avec ses chaussettes basses dedans ! On pensait que le look claquettes-chaussettes était typé, mais spéléo-socquettes basses ça vaut son pesant d’or en visuel aussi !
 Bilan 2 : Problème de taille : on a oublié le papier cul, je vous rassure on se fiche de se torcher le cul avec de la roche ou des fleurs de gypse... mais on a besoin de bourrage pour faire péter les pailles !!! On prend donc tout ce qui pourra servir : mouchoir Kleenex, filtre à café, longes mortes, caleçons sales, etc.
Puis : direction le puits d’entrée, on a de la chance, on n’a pas de pluie, ces derniers temps c’est rare.

On se lance sur la corde, on enquille le P40, le bout de méandre menant au puits du pendule, descendons ce dernier, on s’arrête 3 minutes le temps de refroidir un peu (Marie à une super sous-combi rouge... ça te dit quelque chose Vivi ?) puis via le méandre TGV arrivons vite à la salle ASCO et sommes au bout du réseau du Piton pour 18 h.

On largue nos kits et baudards et en premier lieu allons voir ce qui a été trouvé il y a deux semaines. Je passe l’étroiture désobée en me disant que quelques menues pailles ne seraient pas de trop puis j’arrive dans ce que j’imaginais un méandre de 1 m de large de 15 m de haut... Ah non me dit Théo ! Le wowowow du dernier CR c’était pour dire que c’était praticable sans élargir ! Et c’est vrai, ahah, on est à Vauvougier et ça fait partie des particularités du réseau, et parfois après un petit "Marie Blachère" où on s’enfile tel un vers on peut arriver sur un ressaut Mach Pro ou un puits du Guano, là est toute la magie du truc, un passage chiatique laisse de l’espoir. J’arrive au puits qui semble être le bas de l’ensemble du réseau en cours d’exploration nommé réseau Bob par la dernière équipe étant passée là. Je mets encore en avant mes somptueux talents de désescalade et vais voir le haut du bordel où Théo pense qu’il est le plus opportun d’aller taper du perfo.

On se met au boulot après concertation, Théo va faire pêter dans le méandre, Marie et moi on doit commencer par virer du bloc dans l’étroiture : on se rend vite compte que ça sert à Pinuts, ici il faut encore élargir, ce n’est pas ce qui traîne au sol qui fait chier... On ramène quelques caillaisses qu’on stocke pour l’instant dans la petite salle puis on se dit qu’il serait bien de la faire cette putain de chouette plateforme dans la salle pour avoir une vraie zone de bivouac digne de ce nom !

Sitôt dit, sitôt fait, il est 19 h quand on se lance, on fait ça dans le haut de la salle ce qui nous donnera un plafond bas et sec et une vue plongeante sur la mer. Bien sûr nous n’avons pas de pelle, mais ce n’est pas grave (!) on va s’en sortir, on tabasse à coup de massette, de couteau et de mèche de 8. 2 h 30 plus tard on a un vrai espace plat avec un sol fait de sable et d’argile sans la moindre caillase, une table basse, un sofa, un garde manger, un banc et des crampes aux poignets ! Au top !

Entre temps deux BOUMS ont retenti nous indiquant que le Lynx s’amuse bien, il nous rejoint et découvre le "balcon de Gypse", trouve ça plutôt cosy, on trinque avec une des bières que Marie a pris soin de ne pas éclater sur la descente. Ma première bière à Vauvougier ! Faut dire que dans le bivouac du fond on s’est déjà grave fait plaisir, mais pour ma part encore jamais avec de la bière ! (Pascal et Théo comprendront !!!), on grignote des cacahuètes puis retournons au charbon, Théo retourne dans son chantier et Marie et moi entreprenons de sortir toutes les caillasses de la petite salle afin qu’il y ait de nouveau de la place dedans pour l’élargissement de l’étroiture planifié demain.

Marie et moi commençons avec le saut, mais on décide vite de jouer au volley-ball avec des caillasses et des blocs pour aller plus vite, ça marche bien jusque vers 23 h 30 quand je m’éclate (gentillement) un pouce puis un petit doigt... puis vient le coup de grâce, je vois Marie lever de sa main un bon gros bloc bien lourd qui décidera, au moment du jeter, de partir vers la parois et de lui éclater l’ongle et le pouce... ça gueule un bon coup, elle sort se poser au bivouac et je la rejoins tremblotante avec le pouce qui pisse bien le sang, je lui dit de compter à rebour à partir de 100 (ça aide en cas de grosse douleurs et maintient le mental), je nettoye la plaie à l’eau (j’avais pas envie de pisser, c’est con), lui fait le pansement le plus rincé de l’hémisphère nord avec ce qu’on a dans nos bidons de secours puis lui fais directement avaler le cocktail habituel du Rat (Pascalou connaît bien !), je reste avec elle 20 minutes puis comme ça la lance bien je décide d’aller chercher Théo pour qu’on monte les couchages, elle a eu sa dose pour la journée et il faut remonter demain mine de rien.

Je retrouve le Lynx dans son chantier, il a bien avancé, mais a changé de méthode : après avoir cramé de l’énergie inutilement dans le haut du méandre où il est, pour ainsi dire, juste "horrible" de percer des trous avec son attirail de chantier BTP, il s’est mis en tête de faire une attaque de front depuis la base de la désescalade, il a avancé de 6 m dans des conditions dignes de l’extraction du lithium dans certaines zones géographiques du globe que je ne citerai pas. J’ai du mal à le faire décrocher de son chantier, il lui reste trois blocs et derrière il voit de nouveau du praticable. Ça sera pour le prochain week-end mec, tkt !

On rejoint Marie et là je me sens comme un con... Bah oui... le tramadol a agît... j’avais vendu un tableau catastrophe à Théo et nous trouvons Marie avec le sourire (Pascalou ça aussi ça te rappellera quelque chose lol)... brave anti-douleurs...

Bon allez ! On sort la mèche de huit et on pose les goujons pour les hamacs, trois places sont disponibles pour les prochains qui viendront y bivouaquer, deux sur le balcon de Gypse et une place en bas (pas loin de chiottes pour les incontinents, place que prendra Théo... et il le regrettera plus tard... suspense...).

En tout cas, note pour tous ceux qui viendront plus tard : il est tout à fait envisageable de dormir sur la plateforme, le sol est plat et confortable, un petit matelas mousse ou gonflable compact fera bien l’affaire.

Les couchages installés, on boit encore un coup, on écoute un peu de musique, on casse la croûte et vers 1 h 30 on rentre dans nos hamacs, Théo une fois dans le sien fait une petit descente vers le sol, s’en bat les couilles un moment et comme en même temps je descends aux chiottes et qu’il constate dans son pauvre sac à viande que le sol est humide et froid on retend son hamac et dodo.

À un moment dans la nuit j’entends un "skrrrrrr" bizare... Je demande à Marie si c’est elle qui a fait ce bruit, pas de réponse, je me dis que ça dois être Théo qui s’est levé et va dégager ses caillasses, car il est en manque... je me rendors. Un "Skkrrrr" suivi d’un "Aooouuutch !!!!" me réveillent un peu plus tard. Bilan : Théo c’est ramassé au sol et son hamac est coupé en deux... Par chance il dormait au-dessus de blocs rocheux coupant... Putain tu parles d’un réveil, ahah... ouf qu’il a rien... Enfin si, il a mal, mais je connais le gars... il dit rien, encaisse et en plus rigole de la chose... je vois juste dans ces yeux de pince les 70 euros de perdus... mais il arrivera bien à le revendre sur le bon coin en temps que filet de pêche je connais le gaillard !

L’arraché du coccyx rejoint l’arrachée du pouce et tous deux me regardent en me disant : bon il reste toi mec ... qu’est ce qu’il va t’arriver ??? Je réponds que c’est bon, hein ! comme Pascalou j’ai donné en Chartreuse donc ça ira ! Théo et moi buvons un café et mangeons un "bouilli-croissant" (comprendre : un croissant qui s’est tapé un méandre dans un kit à VVG) puis laissons Marie dormir et allons bosser un peu. Théo se lance dans un premier perçage pour élargir l’étroiture et moi je continue de remonter des blocs puis lui ramène une ligne de tir... C’est à ce moment que le perfo de Théo (pour Théo son perfo c’est comme son fils, il l’aime) commence à faire du chichi, je vois Théo couler un larme et lui parler comme si le truc était humain en le caressant "Bah alors mon gros, qu’est ce que tu as ? me lâche pas, je t’en pris, tu sais j’ai besoin de toi, on a parcouru tellement de chemin ensemble... me fait pas ça" c’est surréaliste mais c’est ainsi : il a fallu que je vois le perfo de Théo le lâcher dans une étroiture pour découvrir qu’au fond ce type peut avoir de la sensibilité et de l’empathie...

Bon du coup le trou n’étant pas assez profond il faut couper la paille et le bourrage ne sera pas foufou, mais la paille fera son beau boum quand même. Après avoir déclencher à 1 m du hamac de Marie et laisser aérer bien 7 secondes Théo va voir le résultat et commence à virer les gravats. Marie se lève, je replis le bordel avec elle, on range tout, je file un coup de pattes à Théo pour virer les dernières caillasses du méandre et on entame la remontée après avoir donné une dose de poudre de perlinpinpin à Marie.

À 12 h on est dehors, le nouvel équipement en tête du puits d’entrée que maître Théo a imaginé en mai dernier et LARGEMENT moins chiant que le parcours broché.

La pluie est là (encore...) on se change et on roule vers Vesoul pour nous faire un Mcdo, j’irai y chier et me dirais que les chiottes sont largement plus propres à VVG.

On dépose Marie chez elle qui va enfin pouvoir mettre un vrai bandage à son pouce et le désinfecter.

Je quitte le Lynx chez lui et rentre.

Suite au prochain WE

Quelques photos et vidéos ici, pas du grand art, on fera mieux le we prochain : https://www.flickr.com/photos/olivier_gradot/albums/72177720310290145/with/53097678186/

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