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305.6 - Journée cohésion-aguerrissement de l’IGPN

Jean-Michel Guyot

dimanche 31 décembre 2023, par Bertrand Maujean

Par une matinée ensoleillée mais fraîche de ce mois de novembre, il a fallu s’extraire de son confortable fauteuil de bureau pour venir participer à cette sortie cohésion avec un engouement particulier à cette activité. Une idée du chef de service de la délégation de l’IGPN de Metz. Chouette journée de repos, on va laisser tomber momentanément la pile de dossiers urgents à traiter pour se retrouver à Clairlieu. C’est jour de chasse et le parking est bondé par une horde de chasseurs fusil en bandoulière. À l’arrivée du groupe de sept volontaires décidés à en découdre avec les éléments naturels, on saute dans le baudrier, et on se couvre d’un casque. Y’en a toujours plus malin qui me demande « la casquette, ça peut aller ? » je préfère ne pas m’énerver tout de suite, et on distribue les croissants en faisant le chemin d’approche à pied. Sous terre on ne risquera rien, mais il faut accéder au puits d’entrée à un kilomètre au milieu de la forêt. On aurait pu faire cette distance en rampant dans les fossés, mais pour le moment échauffement progressif. L’équipe découvre le mur d’enceinte du puits, et en fait le tour. Merd*, pas de porte. Pascal, le spéléo-guide, plus âgé et attentionné, avait pensé à prendre l’échelle pour faciliter le franchissement du premier obstacle. Super intention pour ces dames et certains collègues. Là, on tape dans le dur.

Nous voilà tous rassemblés autour du trou cylindrique de soixante-trois mètres vertical plongeant dans les ténèbres des profondeurs de la terre. Ouf, en sécurité contre les balles perdues, mais ce n’est pas gagné pour autant. La corde semble fine et le matériel léger s’inquiètent les non-initiés. C’est parti. Maintenant, fini les photos de groupe souriant, on passe à l’action. Qui descend le premier ? Grand moment de questionnement et de doute pour les clients qui se demandent s’ils ont bien fait de venir. Ici, on ne discute pas sur la tenue vestimentaire, et sur l’élégance pour enjamber la margelle et se placer au départ. Les cris, de peur ou de joie, s’atténuent rapidement selon la vitesse de descente et la disparition dans la nuit souterraine. Un premier pas de franchi, et pas des moindres. Tout le monde est en bas. Je ne me moque pas de la commandante avec ses cuissardes, comme moi, dans ce réseau actif abondamment alimenté par le mois de pluie qui vient de tomber. En avant la troupe, la secrétaire, tout petite et toute mignonne, marche la tête haute, alors que les autres sont pliés en deux. Arrêt aux endroits confortables pour reprendre son souffle et se gorger d’informations relatives au site débitées par les guides. Certains pourraient commencer à regretter le confort et la température de leur bureau avec le café à portée de main. Point délicat, la porte de sous-marin. Pour une fois, c’est moi qui mets les bœufs carotte au court-bouillon. Ça croustille sous la semelle, c’est bon de marcher dans toutes ces perles de caverne, mais il faut tenir l’équilibre. Point de repos, la gare, test du noir absolu. Point de découverte, les cascades en escalier dans la faille de Villers. L’échauffement étant terminé, on passe au renforcement musculaire des fessiers et des cuisses. De l’eau jusqu’aux genoux. Des douches, venues du plafond, en veux-tu en voilà. Comme en MO, je fais marcher la police au coup de sifflet. Avec moi, il fallait bien pousser l’aventure avec une petite progression en chenille dans le noir. Où est Paris, on s’en fout, et on ne verra pas les crevettes cavernicoles, emportées par le courant. Rassemblement et moment décisif pour la division, entre ceux qui m’avaient réclamé de l’intensif et ceux qui en ont assez. Plein les bottes, au sens propre et au sens figuré, de l’eau et des cailloux. Un dernier effort pour remonter les trente-huit mètres d’échelles verticales, et se muscler à présent un peu les épaules et les bras, accompagné de Pascal. On part bille en tête, et au pas cadencé, je poursuis avec moitié de l’effectif vers Saint-Julien, petit groupe et très motivé, alors on va pouvoir tartiner. Des passages pouvant ressembler à des égouts avec le gros tuyau entre les genoux et l’eau très boueuse. Dans ce puits, pas de garde-fou sur les échelles, les fous qui m’ont suivi sont sur l’échelle. Le sol de la galerie supérieure est recouvert de dix centimètres d’eau, ce qui est rare. Le bout de cette même galerie tombe sur un trou que l’on ne peut ni monter, ni descendre. On rebrousse chemin pour emprunter un escalier qui descend dans une galerie encore pire et à moitié remplie d’eau et de boue. Plus que quelques échelles pour enfin terminer cette corvée et retrouver le soleil qui perle de gouttelettes. Ne reste plus qu’à faire retour, se changer totalement, et finir au restaurant sur le plateau. Le tout inclus dans le timing exigé. J’ai entendu dire, c’était la première fois, c’était bien, mais c’est la dernière. Félicitations de l’avoir fait. Pensez à prendre une douche, chaude.

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