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315.2 - Escalade dans les Vosges du sud
Théo Prévot
samedi 2 novembre 2024, par
Louise et moi profitons de quelques jours pour aller faire un peu de grimpe dans les Vosges. Après quelques recherches, et sur les conseils d’Olivier Humbert, nous décidons d’aller dans le secteur du Hohneck pour tâter un peu de la grande voie et faire une course d’arêtes.
Jeudi 29 août, après une grasse matinée le long de la route des Crêtes, nous nous promenons un peu et rejoignons les falaises de la Martinswand. L’objectif du jour et de s’essayer dans la voie « La Normal », 80 m de dénivelé répartis en quatre longueurs. Niveau cotation on trouve un peu de tout sur internet, certains parlent de 3c à l’ancienne, d’autres de 5a. Nous verrons bien sur place…
Au vu des informations que nous avons, nous prenons la décision de grimper en chaussures (en grosses comme ils disent). Encordé en double me voici parti, un Friend (coinceur mécanique) n’est pas de trop pour débuter la voie. Bien évidemment nous n’en avons pas… il ne faut pas se la coller avant le premier point qui doit être à environ 4 m de haut. Un résidu de Friend, explosé, en fixe dans la fissure sera toujours mieux que rien. J’arrive rapidement au premier relais, informe Louise qui me rejoint dans la foulée, un mauvais rangement de nos cordes à double nous fera vite comprendre qu’il faudra faire mieux au prochain relais. Nous perdrons un peu de temps à démêler tout le sac de nœud eh eh ^^. Les autres longueurs s’enchaînent bien. Concernant les cotations je ne sais quoi penser, la première longueur présente peut-être un passage en 4c/5a, mais l’ensemble passe bien en chaussures. Niveau équipement ce qu’on peut lire sur les voies du secteur est plutôt juste, « équipement à l’ancienne » sous-entend les points d’assurance ne sont pas espacés tous les mètres. Ça ne nous a pas traumatisé, mais c’est vrai qu’il ne faut pas craindre d’engager un peu. La quatrième longueur est optionnelle, il est possible de sortir par une main-courante. Venus pour pratiquer, nous laissons cette échappatoire afin de gagner le sommet de la voie. La vue est plutôt sympathique, nous sommes sur une dent rocheuse. Une courte descente en rappel permet de sortir de la voie et d’arriver au pied d’un nouveau secteur. Nous pouvons au choix emprunter un chemin ou enchaîner une voie portant le dénivelé total à quelque chose de l’ordre de 100 m. Après avoir échangé avec un couple nous nous lançons dans une voie d’environ 30 m. Le couple nous a indiqué que ça devait être du 5c+, ce qui semble cohérent. Il ne s’agit pas de la voie classique de sortie, en l’absence du topo du secteur Voie de Sortie nous ne pouvons dire de quelle voie il s’agit, juste qu’elle était plus dure que les autres et intéressante techniquement.
Louise part chercher les affaires que nous avions laissées sur le trajet pendant que je range les cordes puis nous regagnons la voiture. Au parking, nous croisons un parapentiste qui cherche à rejoindre le Markstein, nous le prenons pour l’y déposer, sur la route retour nous trouvons une petite auberge où nous prendrons l’apéro bien mérité.
Vendredi 30 août, cette nuit nous avons bivouaqué en forêt et avons pu entendre quelques bestioles passer à proximité de nous. Nous replions le camp direction le col du Wormspel. L’objectif du jour : une course d’arêtes ! Celle des Spitzkoepfe. L’accès nous prendra une quarantaine de minutes, nous prenons une barre et buvons un coup avant de commencer la grimpette. Le premier « spitz » (i.e. pointe en Allemand) atteint, nous nous encordons pour évoluer en technique dite de corde tendue. La course est donnée sur la journée avec 300 m de dénivelé. Il s’agit d’un terrain d’aventure ce qui signifie qu’il n’y pas de protection en place et que c’est nous qui poserons à notre envie des points d’assurance. Pour l’occasion nous avons pris un jeu de coinceurs et quelques grandes sangles. La progression est vraiment amusante, nous faisons le choix de passer par tous les « gendarmes » ce qui rend la progression plus sportive qu’en les évitant. Nous regagnons la voiture en fin d’après-midi, laissons le matériel et allons boire un coup pour nous rafraichir de la chaleur du jour. Retour sur Nancy en fin de journée histoire de ne pas courir demain matin pour être à la tyrolienne des Rives de Meurthe.
Un séjour « atypique » pour des personnes habituées à visiter le sous-sol, mais très plaisant sportivement et techniquement avec les différentes manipulations de cordes et la pose d’assurances en terrain d’aventure. Je ne saurais que vous recommander d’y aller si vous en avez l’occasion.