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84.1 - In memoriam : Christian CHAMBOSSE 1914-2004
Daniel Prevot
mercredi 1er janvier 2020
Notre ami Christian CHAMBOSSE, usanien n°86, né le 16 octobre 1914, membre d’honneur et doyen du club, est décédé le 6 octobre 2004, à 10 jours de son 90e anniversaire. Il repose désormais au côté de sa chère épouse Pierrette née DEMANGE (1915 - 2002) dans le cimetière de Lunéville.
Intrigué de ne recevoir aucune nouvelle, le téléphone étant coupé et le courrier de l’USAN nous revenant depuis deux ou trois mois muni de la mention « N’habite pas à l’adresse indiquée », je me suis informé auprès du service d’état civil de la mairie de Lunéville qui m’a communiqué cette triste nouvelle qui m’a beaucoup ému.
J’adresse à ses proches en mon nom, en celui de ma famille et celui de ses nombreux amis de l’USAN, mes condoléances les plus vives. Les spéléologues ont perdu un grand ami à qui ils doivent beaucoup.
La contribution de Christian CHAMBOSSE à la connaissance du monde souterrain lorrain fut en effet de tout premier plan. Parmi ses travaux majeurs, nous lui devons l’invention en 1934 de la Grotte des Puits dont il a pressenti puis désobstrué l’entrée, et l’ouverture en 1936 du passage à gauche de l’entrée 1 de la Grotte des Sept Salles qui mène à la partie dite « Ancien Réseau ». L’auteur de la découverte de l’entrée 1 et de la première salle étant inconnu actuellement. Ces deux grottes font aujourd’hui la joie de milliers de jeunes visiteurs qui viennent les explorer et s’initier à la spéléologie. Et cela chaque année depuis plus de vingt ans : merci Christian !
Il fut longtemps absent de la région pour des raisons professionnelles et de ce fait il fut progressivement un peu oublié par les spéléos. Je l’ai retrouvé en 1991 à la suite d’une recherche réellement rocambolesque que voici :
Devant faire au mois de mai 1991, à la demande de Monsieur HACHET conservateur du musée de Toul et Président de la Société Archéologique du Toulois (S.A.T.), une conférence sur les grottes de Pierre-la-Treiche pour ladite société, j’ai été conduit à faire quelques recherches historiques en utilisant les archives de l’USAN. L’importance régionale de CHAMBOSSE m’est alors apparue, mais sa trace était perdue depuis une cinquantaine d’années…
Pendant les vacances d’avril 1991, nous étions Éliane, Christophe et moi-même en séjour au CREPS de Pointe-à-Pitre (P.A.P.) avec Anne et Michel LOREAU (directeur de l’UFR-STAPS, un ancien du CREPS de Nancy, ami du directeur du CREPS de P.A.P., Monsieur GUYOT, ex-Inspecteur Départemental de la D.D.J.S.-54). Je mettais à profit mon temps libre à la préparation de la conférence pour la S.A.T. ainsi que de la préparation du fascicule pour le trentième anniversaire de club que l’on fêta en décembre 1991. Nous fûmes invités un soir à l’apéritif par Monsieur GUYOT. Il y avait là également un couple de vieux amis en visite : Monsieur et Madame ÉTIENNE de Toul. Notre hôte m’a interrogé sur la spéléo lorraine, les découvertes les plus récentes… j’ai évoqué mes recherches historiques… Et ce fut la découverte : Monsieur ÉTIENNE m’apprit avoir appartenu au Clan Éclaireur-de-France des MONTENLAIR de Toul. Ce clan de scouts laïques réalisa sous la direction de Robert CHEVALLEREAU, la désobstruction du boyau supérieur de la Grotte des Sept Salles dans la partie dite de l’ancien réseau dans les années 40-45. J’étais en plein dans mon sujet de conférence… Dés son retour à Toul, Monsieur ÉTIENNE me communiqua les coordonnées de Monsieur CHAMBOSSE. Imaginez quelle fut son étonnement lorsque je lui téléphonai : « Comment vous avez fait pour me retrouver ? » furent ses paroles.
La semaine suivante il honorait de sa présence la réunion mensuelle du club auquel il adhérait et en devenait le doyen. Nous le fîmes alors membre d’honneur. Il fut présent à toutes nos manifestations ultérieures jusqu’à la mort de sa femme en 2002 dont il ne s’est pas remis. Jusqu’en 1998, malgré son grand âge il venait très souvent à nos entraînements au mur d’escalade accompagné de son épouse émerveillée de voir les petites escaladeuses du club et les prouesses de son mari à qui nous fîmes découvrir les Techniques Spéléologiques de Progression sur Corde jusqu’à 5 - 6 mètres du sol. Il en était ravi.
Puis il estompa ses visites et reçut toujours avec enchantement les miennes irrégulières.
À présent, mon cher Christian, nous vous souhaitons de reposer en paix dans les Champs Élysées au delà du Styx.