264.2 - Croisement sur parapluie

Dès l’école primaire, les petites filles sautent à la corde. En spéléo et canyon, on s’en sert autrement. Pour un décrochage, on se retrouve à deux sur une corde verticale.

Mais faire un croisement sur un parapluie, on n’avait jamais fait.

Pour les non-initiés, un parapluie dans le jargon spéléologique, est une corde accrochée en deux points distants et formant une parabole. Il se pratique (en principe) seul, en descendant d’un coté du point A et en remontant vers le point B après un changement d’outils de progression en milieu de corde.

C’est par un soir d’entraînement au mur que je propose à Elsa, une petite nouvelle, de pratiquer cette nouveauté totalement inédite de mémoire de spéléo. Cela ne présente aucun intérêt d’ordre habituel pour les sorties classiques, mais permet de débrouiller une situation compliquée avec un coéquipier sur un fractio. Nous voilà partis, chacun de notre point, et on se retrouve à pendouiller dans le vide au creux du V formé par le poids des deux corps entrelacés. À défaut de croiser le fer comme dans un film de cape et d’épées, ici on croise les poignées « jumar », telle en est à cette étape la mission. Il faut un peu de coordination dans les mouvements, et de la finesse pour effectuer cet échange de brin et remonter en face. Ma cavalière, très agile et non craintive de la situation, s’en est sortie haut la main dans cette manœuvre délicate. Car, dans toute première, on ne sait jamais comment ça va se passer. François, au sol filmait, avec son téléphone le déroulement de la formation.

Aujourd’hui, avec les nouvelles règles de distanciation, ce n’est plus jouable…