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CR Alpette

Valentine Thiriat

samedi 4 novembre 2023, par Christophe Prévot

Vendredi 3 novembre, il est 20 h 10 quand mon train arrive à Grenoble. J’y rejoins Théo, tout droit sorti d’une semaine dans le Vaucluse où il a passé avec succès son troisième module de monitorat.

Direction Chapareillan et le parking le plus proche de notre objectif : le col des Alpettes. Le temps de faire nos sacs et il est déjà plus de 22 h quand on se met en route ! La nuit, la neige... mais le sentier est tout tracé, et nous montons à notre rythme les 300 m de dénivelé qui nous séparent du sommet.

Arrivés à 1 540 mètres, un refuge de berger est visible, suivi de notre cabane un peu plus loin. Dans une vague d’enthousiasme je rigole un peu fort et puis je comprends - gênée - qu’il y a du monde endormi dans la cabane !

On dîne sous le porche extérieur, face à nous un paysage digne d’un film de Noël : une épaisse couche de neige et un ciel étoilé.

Minuit largement passé on rejoint la mezzanine avec nos duvets, cette fois-ci en ambiance tactique. Le matin, un groupe de randonneurs part vers 6 h 30. À ce moment-là il fait beau, mais nous adoptons la stratégie bien connue de "la grasse matinée". Nous déjeunons vers midi, et notre motivation diminue avec l’arrivée des nuages. La suite ? Une pluie battante, du vent, des pieds gelés, et des crevasses cachées par la neige, dont une plus coriace qui me fera perdre ma chaussure droite.

Théo prend un peu d’avance et même si il ne se plaint pas je décèle une pointe de soulagement lorsqu’il me crie qu’il a trouvé l’entrée de la grotte Ignorée. Il m’aide pour descendre et nous n’irons que quelques mètres sous terre, car chaque petit pas me coûte.

Je le regarde en claquant des dents monter le point chaud. Après avoir enlevé nos vestes, polaires et legging trempés, il nous faudra encore du temps et une bougie pour nous réchauffer. Installés dans notre bivouac on décide de ne pas chercher à récupérer au dehors nos sacs à dos, contenant la nourriture... et ma chaussure ! Théo a froid, j’ai mal partout, 18 h 50 la nuit va être longue.

Des gouttes d’eau me réveillent, elles tombent à grand bruit, sûrement la neige qui fond. C’est ensuite le tour du vent. Je regrette qu’on soit si proches de l’entrée. Nous sommes cela dit idéalement situés entre deux rigoles creusées dans la roche et abrités par un solide rocher. La fatigue l’emporte sur mon inquiétude de prendre l’eau, on verra bien.

Mon plus long moment d’endormissement sera de 5 h 40 à 7 h 20 ! L’heure du jour, je ne m’y attendais plus ! On met ensuite du temps à se redresser, Théo tente de sécher les affaires une dernière fois à la flamme. Elles rejoignent mon legging et T-shirt secs précieusement conservés dans mon duvet. Pour les chaussures une couverture de survie essaye d’isoler mes pieds du trempé. Idem pour Théo, l’eau circule dans ses super chaussures d’alpinisme. Café, rangement, remettre le sac et remonter, tout est difficile pour les articulations.

On redescend dans les trous et la gadoue, car la neige commence à s’évader. Nous repassons devant la cabane avant de retrouver le sentier pris à l’aller. Les épingles où j’avais repris mon souffle sont méconnaissables cette fois-ci, car il fait jour, et les sapins laissent place à des feuillus aux couleurs vives de l’automne. Un marcheur nous double puis s’arrête : un chevreuil ! On l’observe un peu avant de descendre jusqu’à la voiture. Chips, radio, Macdo le retour se fait dans le calme... peut-être qu’on est un peu fatigués :D

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