CR 30/12/2023

Samedi 30 janvier : Cela fait déjà plusieurs fois que nous nous faisons la réflexion que certaines broches ne sont pas bien scellées, ou tout simplement posées de manière non conventionnelle, au niveau des gouffres de Savonnières. Le dernier stage de la Ligue qui s’est déroulé quelques semaines plus tôt ayant été pour moi le coup de grâce avec une broche à moitié collée, dépassant de plusieurs centimètres que j’ai malheureusement pu retirer trop aisément. Je décide donc de remédier partiellement au problème en m’y rendant ce samedi 30. N’ayant pas connaissance du temps que cela prendra, ni vraiment du déroulé de la sortie, je décide de ne proposer la sortie qu’à quelques personnes, histoire de ne pas être 15 à attendre derrière quelqu’un qui fait des trous et réfléchit à son équipement.

Nous serons finalement 2, Vivien et moi. Il n’est pas vraiment envisageable de refaire l’ensemble des cavités pour faire tout ce que nous voudrions, 2024 connaîtra donc une ou plusieurs séances du même acabit. Nous nous attardons sur la seconde entrée de la Sonnette, n’ayant pas de broches suffisamment longues en stock nous ne ferons que de gros amarrages forés avec une mèche de 450 x 12 mm. La roche n’est vraiment pas bonne et il me paraît peu raisonnable de poursuivre la pose de broches de 80, 120 ou même 150 mm, d’autant plus que nous disposons aujourd’hui de perforateurs plutôt légers et largement capable de faire du travail conséquent. Je verrai donc pour faire un achat de broches de 250 voire 300 mm.

Vivien se lance à l’équipement, nous arrivons rapidement à la base de la première verticale. Il pleut bien et nous nous faisons la réflexion que deux points supplémentaires permettraient de descendre totalement au sec. C’est ici que le rééquipement commence, la pseudo main-courante descendante vers la base du puits des Grands Cercles n’est jamais vraiment évidente. Le dernier stage nous l’a encore montré. La paroi étant ni suffisamment inclinée pour se passer du Croll, ni suffisamment verticale pour pouvoir monter, la majeure partie des gens passent un temps fou à grimper les quelques dizaines de mètres. Nous décidons de partir de l’autre côté afin de ne faire qu’une main-courante horizontale et de finir par une verticale contre paroi.

Mission réussi ! La progression se fait aisément sur les longes et la descente est vraiment sympa, nous remontons, défaisons les nœuds et partons remettre un peu d’aplomb l’équipement du parcours traditionnelle (main gauche). Je sors encore une fois une broche située sur la partie haute. Nous remplaçons cela par de beaux amarrages forés qui ne devraient pas bouger de sitôt. Plus bas nous refaisons un perçage pour remplacer la broche retirée lors du stage et laissons l’itinéraire classique pour descendre directement via l’intermédiaire d’une déviation sur amarrage foré. Cette fois nous arrivons directement au niveau du départ du second ressaut menant à la suite de la cavité. Les deux itinéraires réalisés sont simples et permettent une bonne surveillance, de plus la réalisation d’amarrages forés permettra de travailler un peu mieux la lecture de cavité pour les personnes désireuses de se perfectionner à l’équipement. Il faudra toutefois redoubler de prudence le temps que plusieurs équipes passent et purgent correctement les derniers cailloux, je ne m’inquiète pas sur ce point au vu de la fréquentation de la cavité !

Équipement deuxième entrée sonnette jusqu’à la base du puits des Grands Cercles :
– Première verticale : 2 B → 1 rail ↓ (2 B facultatives →) 2 B ↓ / C25 ou C30 si utilisation des 2 B facultatives
– Itinéraire main droite : 2 AF → 1 AF → 1 AF → 1 AF → 2 AF ↓ / C30
Ou
– Itinéraire main gauche : 2 AF → 1 AF → 2 AF ↓ 1 B + 1 AF ↓ 1 dév sur AF / C25

Ceci fait, nous remontons et allons vers les puits parallèles situés avant la salle du Chaos. Nous retirons les deux broches en haut du plan incliné menant au puits et mettons deux amarrages forés. Un point intermédiaire sera à ajouter pour permettre un équipement sécurisé, actuellement l’équipeur doit monter en libre. Nous finissons par élargir le passage avant les puits à coup de marteau burin et regagnons l’entrée.

Les trois broches retirées ce jour n’ont bien sur pas été enlevées pour le plaisir, un manque de colle était visible sur plusieurs centimètres (taille des ampoules non cohérente vis-à-vis de la taille des broches). L’ensemble du travail d’équipement est un travail collaboratif et le travail déjà effectué doit être souligné car il représente un temps, une énergie et un coût important ! C’est aussi pourquoi les améliorations apportées ont été discutées avec les personnes concernées et les informations ont été remontées afin que ce genre de situation soit évité dans le futur. Par conséquent tout axe d’amélioration sur l’équipement est le bienvenu et si vous souhaitez vous aussi devenir acteur de cette amélioration il est tout à fait possible d’y participer en communiquant avec l’ensemble des clubs de la région. Je pense qu’il est aussi de notre devoir de ne pas devenir trop extravagant dans l’équipement de ces cavités et privilégier la qualité plus que la quantité (proscrire les amarrages forés diamètre 8 mm certes plus économe en batterie mais permettant souvent de ne passer qu’un brin simple de Dyneema dont l’extrémité est propre et ne possède pas de gaine thermo autour).

Ayant déjà bien travaillé, nous décidons maintenant de nous rendre au Cornuant afin de réviser quelques techniques de dégagement d’équipier et d’utilisations d’un poulie-bloqueur. Nous y passerons une petite heure et finirons la journée par la visite du gouffre du Pet qui Chante. Je suis agréablement surpris par la cavité que je n’avais personnellement pas encore faite. L’équipement sera à refaire également, le trou est resté dans son jus depuis sa découverte en 1992…

Il est un peu plus de 22 h quand nous retrouvons le bivouac, nous passerons la nuit sous terre avant de rejoindre la civilisation le lendemain pour festoyer la nouvelle année qui s’annonce d’ores et déjà pleine de belles aventures.